Advertising is « Dead »
La publicité est morte. Il y quelques semaines, je donnais un cours à CREAdigital sur comment réussir sa stratégie digitale. Vaste programme offrant de solides pistes à défaut de former des stratèges en une journée. J’adore commencer un cours avec une déclaration péremptoire. Et cela fonctionne plutôt bien. Stupeur et incompréhension.
La publicité est morte. Cela fait déjà près de deux ans que l’on nous ressert du « changement de paradigme » et du « vous reprendrez bien un peu de social graph et d’engagement accompagné de son coulis de conversation pimenté à la e-reputation ». Que de jargon pour parler de choses simples !
La publicité est morte. « Social media is Dead » déclarait-on en mars à Paris lors de la conférence M2C (Marketing 2.0 and Social Media Conference). Oui, les médias sociaux – vache à lait du online – sont une bulle qui prend le chemin de l’éclatement. A trop vouloir les traiter comme une « commodity » – marchandise-solution-à-tous-les-problèmes – simple, acile, pas chère et virale (!), la frénésie liée aux outils gagne utilisateurs et professionnels avec l’explosion d’une génération spontanée d’experts. En manque d’inspiration? « WHAT THE FUCK IS MY SOCIAL MEDIA STRATEGY ? » (http://whatthefuckismysocialmediastrategy.com/) est le site qui vous inspirera le temps d’une pause.
La publicité est morte. Les médias sociaux, c’est le Gold Rush des temps modernes. Trouver LA nouvelle plateforme ou L’article, découvrir telle application, partager cette information ou la garder jalousement pour soi. Certaines plateformes sont intéressantes vu le nombre affolant d’utilisateurs. « Il faut être présent au minimum sur Facebook et Twitter ». Vraiment? Autant d’arguments tactiques (donc pas très stratégiques) et tape à l’oeil qui devraient vous faire bondir, cher client. Fuyez, cela sent le bricolage ! Il existe une grande différence entre paramétrer une page Facebook et « lancer » une stratégie digitale globale.
La publicité est morte. Années ’90: Université de Lausanne, Section Histoire et esthétique du cinéma. Je repense à Godard qui avait déclaré que ce n’est pas parce que les dispositifs de prise de vue sont toujours plus légers que cela fait des réalisateurs plus doués. L’outil seul n’est rien, le manipuler s’apprend, mais le maîtriser s’acquiert uniquement par l’expérience. Accessibilité aux technologies, généralisation des services de publication, « je suis un média »… la production exponentielle de contenu n’est pas proportionnel à sa qualité.
Je vais aller tweeter une banalité pour illustrer mes dires…
Sabine Dufaux
www.sabinedufaux.com